Mi-figue, mi-Fiat

En marquant une rupture avec ses prédécesseurs, le nouveau Jeep Cherokee 2014 trahit-il l’esprit Jeep ?

Jeep Cherokee exterieur

Jeep Cherokee extérieur

Ce n’est plus aux Etats-Unis mais en Italie que le “boss” de Jeep se trouve. Rachetée par Fiat, la célèbre marque américaine fait sa révolution et cette quatrième génération de Cherokee en est la parfaite illustration. C’est un drôle de cocktail entre deux continents, deux cultures. On perçoit ce tiraillement esthétiquement. Si le Cherokee conserve le traditionnel capot en cascade avec calandre à sept “fentes” et des passages de roues rectangulaires, sa ligne s’est considérablement modernisée. On aime ou pas, mais on ne lui reprochera pas de ressembler aux Volvo XC60, Audi Q5 ou BMW X3, qu’il entend concurrencer… rien que ça !

JEEP CHEROKEE USA 2.0 MultiJet II Active

Jeep Cherokee interieur

Jeep Cherokee intérieur

Drive automatique, 170 ch, à partir de 40 900 € 1 Le dossier avant droit rabattable permet de charger long (3 mètres). 2 Le Selec-Terrain propose plusieurs programmes de conduite, route et tout-terrain. Si l’habitabilité arrière est très généreuse, la garde au toit s’avère toutefois un peu juste pour les grands gabarits.
Si sa planche de bord offre une finition en net progrès, elle n’atteint toutefois pas celle de ses rivales européennes. Généreuse, l’habitabilité se double d’une modularité bien pensée avec une banquette arrière qui peut coulisser sur 15 cm. Dossiers 40/60 rabattus, on profite d’un plancher plat et d’un volume dépassant 1 500 litres. Et le dossier avant droit rabattable permet de charger des objets de plus de 3 mètres de long jusqu’à la planche de bord. Bref, il y a du mieux, mais pas du parfait.
C’est pareil au volant. Avec sa plate- forme modulaire dérivée de celle de… l’Alfa Romeo Giulietta, le Cherokee progresse beaucoup côté

confort avec une insonorisation très soignée, des sièges moelleux et un amortissement prévenant malgré quelques trépidations. Mais l’agrément de conduite n’atteint pas la cheville de ses concurrents européens. Dès que la route tournicote, l’américain souffre d’un caractère pataud. Si ce Cherokee est une traction qui passe automatiquement en 4 roues motrices – une vraie révolution chez Jeep – son embrayage multi-disques tarde à renvoyer une partie du couple vers le train arrière.

Même constat pour la mécanique qui fera le gros des ventes chez nous

Jeep Grand Cherokee

Jeep Grand Cherokee

: le quatre-cylindres 2 litres turbo-diesel Fiat. En version 170 ch, ses 350 Nm ne sont pas de trop pour déplacer une telle masse malgré la transmission automatique ZF à 9 rapports qui gagne en réactivité une fois le mode sport enclenché. En version 140 ch de base, cela risque d’être franchement juste. S’il n’est pas le meilleur sur la route, ce Cherokee permettra d’aller là où ses rivaux ne pourront pas. Car, fidèle à la tradition, Jeep lui a aussi offert des qualités de franchissement de premier ordre. Comme son frère le Grand Cherokee, il bénéficie de plusieurs programmes de conduite accessibles depuis une molette, permettant de se jouer de tous les types de terrain (neige, boue, sable, pierres…). Avec, sur certaines versions, une gamme de rapports courts et même un blocage de différentiel arrière (voir encadré). Mais il n’est pas certain que la clientèle visée soit sensible à cette “double personnalité”.

Consommation Cherokee Jeep USA est réduit grâce à son nouveau moteur.